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103ADLTMR / projet / Ecole primaire Montesquieu Vitry sur Seine 2010

 

 

Projet non retenu

 

Commanditaire > Mairie de Vitry sur Seine

Architectes > Bernard Valero et Frédéric Gadan

 

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LE VOYAGE DE MONTESQUIEU

À VITRY SUR SEINE

« Une bibliothèque, un petit théâtre mental, les Lumières,
un coin de maison à ciel ouvert, un brin de conduite aux élèves
pour entrer dans leur école »

 

OUVERTURE

À l'origine de notre désir pour ce projet il y a d'abord notre goût immodéré pour la banlieue
et particulièrement les territoires du Val de Marne, arpentés en tous sens, où se croisent ces réseaux
de chemins, de fleuves et de voies ferrées, qui sont le support d'une fonction poétique unique. Nous nous sentons proches de la lignée historique d'artistes, photographes, cinéastes, écrivains qui ont exploré
ce territoire, lieu de convergence magnifique pour tous les domaines de la connaissance.
Cette banlieue ouvrière a été façonnée par une immigration cosmopolite, attirée au début du 20è siècle
par les industries naissantes et leur besoin de main d'oeuvre.
Ces hommes et ces femmes venus d'horizons différents ont apportés un peu de leur pays, ils ont urbanisé cette banlieue, parfois de façon empirique, mais toujours avec beaucoup d'humanité et de poésie. Ce tissu urbain composite de petits immeubles, de pavillons, d'usines, d'entrepôts, de terrains en déshérence,
s'est nourri de ces croisements culturels.

 

MONTESQUIEU,
FOURRIER, LES LUMIÈRES

Avant tout, nous voudrions noter que la situation même du lieu nous a portés, car il n'est pas indifférent que l'école Montesquieu soit bordée d'un côté par la rue Charles Fourrier. Rares sont les communes qui donnent le nom de ce socialiste utopiste à une de leurs rues. Or c'est à Montesquieu que Charles Fourrier se réfère
en premier lieu lorsqu'il écrit sa « théorie des quatre mouvements ».
Montesquieu, c'est le retentissement de ses ouvrages, («les Lettres persanes » bien sûr, et la très actuelle histoire du regard posé sur l'autre) et le fait que « De l'esprit des lois » est contemporain des lumières, (parution à Genève en 1748) qui nous conduisent vers les auteurs qui voulurent réaliser l'Encyclopédie (Montesquieu y rédige l'article sur le goût). Il y a bien sûr Diderot, D'Alembert, Voltaire et Rousseau mais aussi, au même moment, l'inventaire et la découverte du monde par toutes les voies possibles : maritimes pour La Pérouse ou scientifiques pour Buffon, Parmentier, Nollet, Jussieu, Lavoisier etc.
Nous les convoquons à la rencontre des Vitriots.
Le véritable voyage est l'exploration du monde et de notre pensée sur le monde.

 

LE PROJET

Les propositions du cahier des charges - l'idée d'un signal visible, puis le nom de Montesquieu,
nous ont semblés en adéquation avec nos recherches. Nous avons imaginé un dispositif
composé de deux objets solidaires : Un objet horizontal posé au sol : « la vitrine »,
et un objet vertical : « grand verre » ou « grande porte de verre »

 

LE CHOIX DE
L'EMPLACEMENT

Nous avons tourné d'abord tout autour de l'école, pensant embrasser la totalité de l'immense parcelle
qu'elle occupe, avec une frise d'images construisant un récit. La plupart des solutions envisagées, y compris celle passant à l'intérieur de l'école, nous obligeaient à un éparpillement des images auquel nous avons préféré la concentration en un seul lieu où tenter un dispositif plus proche de l'objet, d'un objet complexe mais lisible.
Les qualités de l'architecture, son parti pris moderne et respectueux du bâtiment ancien, les matériaux (inox, acier galvanisé, caissons colorés), le choix joyeux de la couleur ainsi que celui de formes très plastiques pour certains détails (volets mobiles, poteaux des préaux) nous ont confirmés dans la cohérence de notre choix, car il était particulièrement difficile de rajouter, d'insérer une oeuvre plastique en un lieu qui proposait déjà des solutions justes de ce point de vue.
Il nous a donc semblé préférable de nous « adosser » discrètement à cette architecture, tentant de résonner avec elle, sur son seuil, accompagnant, « faisant un brin de conduite » aux jeunes élèves qui entrent dans leur école.
Ce signal, nous l'avons voulu complexe mais exprimé simplement,
présent mais en aucun cas monumental.

 

UN OBJET
HORIZONTAL :
« LA VITRINE »

Comme un cabinet de curiosités, « La vitrine » est une sorte de petit théâtre mental de la vie urbaine,
(vie urbaine et vie solitaire), c'est un objet simple qui résume plusieurs idées :
Boite magique, véhicule, diligence, train ou vaisseau naviguant à travers les paysages.
Théâtre aussi, castelet, bibliothèque des lumières, vitrine de muséum d'histoire naturelle pour un voyage immobile.
Dans cette vitrine bibliothèque, nous évoquons Vitry sur Seine par trois décors panoramiques sur verre.
Cette ville réinventée est construite à partir de photographies documentaires (paysages, architectures, scènes de rues) prises à la chambre photographique, mais aussi de dessins, de peintures, d'images tirées de l'iconographie des encyclopédies.
Ces paysages qui s'impriment sur trois vitres transparentes, représentent les trois axes de la ville.
- L'axe routier : Mac Val, Cheminée de Dubuffet, Mairie, théâtre Jean Vilar, centre Youri Gagarine (exploration encore).
- L' axe ferroviaire : gare RER, Théâtre de la gare, entrepôts, zones industrielles.
- L' axe fluvial : le quartier du Port à l'Anglais, les berges de Seine, Le bois français, la centrale EDF, l'habitat moderne et la restructuration de l'axe Seine Amont.
Au coeur de cette ville imaginée et transparente, deux lignes de personnages s'insèrent entre chacune des trois vitres, ce sont les habitants réels : commerçants, élus, artisans, ouvriers, cadres, fonctionnaires, artistes, photographiés en pied, chez eux ou sur leur lieu d'activité. Il s'agit de photographies documentaires en noir et
blanc, tirées sur papier argentique, le format en est vertical et ces figures sont opaques afin d'affirmer leur présence.
Pour la structure qui enchâsse les trois vitres, nous avons choisi un bois dur, adapté à l'extérieur (sippo ou bois de fer, par exemple) qui contraste avec les matériaux de l'école, et confère un aspect mystérieux et précieux, sans s'opposer aux lignes structurelles du bâtiment.
Cette vitrine, installée à l'entrée l'école, repose sur un socle plus grand, d'une hauteur de trente centimètres qui est à la fois banc et estrade où les enfants peuvent se reposer, jouer , comme un lieu de rendez vous au centre duquel se tient ce petit théâtre.

 

UN OBJET VERTICAL :
« GRAND VERRE »,
SÉMAPHORE
OU PORTE DE VERRE

La partie que nous nommons le « Grand Verre » (référence volontaire à cette oeuvre de Marcel Duchamp) marque le signal proprement dit. C'est un portique ou un sémaphore, un étroit chemin qui monte le long de l'édifice jusqu'à son faîte, sur une hauteur d'environ huit mètres et ayant la largeur d'une porte de quatre vingt centimètres.
Si la vitrine montre la ville et les êtres qui y vivent, organisant en une sorte de fresque « paysage - personnages » des images documentaires, le signal quant à lui, offre un aspect plus dynamique, festif et idéalisé. Signal et « Lumières » sur la ville.
Le visuel présente un montage où se joignent comme en une parade de personnages, les enfants de l'école, qui tentent de construire une échelle humaine, cherchant un point d'équilibre (cela pourrait ressembler à la pyramide que forment pour mieux voir, l'âne la chèvre le chien et le coq du conte).
Cette chaîne solidaire est sous-tendue par les lignes de force d'une flèche ascendante, comme un fil à plomb inversé ou la flèche noire de Paul Klee qui « consiste en déploiement constant d'énergie, énergie fournie ou dépensée qui détermine impérieusement le sens du mouvement ». Ces lignes et ces structures forment un contrepoint purement graphique et contrasté, évoquant les signaux variés que l'on peut voir dans les gares, lumineux, colorés, où se lisent d'énigmatiques lettres.

 

REPÉRAGE
PHOTOGRAPHIQUE
À VITRY SUR SEINE

Il est à noter que les images que nous utilisons pour présenter ce projet, sont tirées
de nos archives et de travaux antérieurs dans le Val de Marne: le quartier des Gondoles à Choisy le Roi, les mairies du Val de Marne, l'école primaire Schuman
et le collège Paul Klee de Thiais, le projet « Seine Amont ».
Pour l'oeuvre définitive, nous réaliserons à la chambre photographique sur plusieurs mois une série d'images inédites ayant pour sujet Vitry et ses habitants, parmi lesquelles nous choisirons celles qui seront mises en scène dans le visuel de l'oeuvre.
Plus spécifiquement pour le visuel du grand verre nous avons l'intention de faire participer les élèves de l'école Montesquieu.

 

Dossier images 1% école primaire Montesquieu de Vitry sur Seine

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